De la Vanité

Si l’ignorance d’être soi est l’unique chose qu’il soit possible de connaître avant de se connaître, pour n’être que nature inconsciente, que serait-il possible de connaître après s’être connu sinon la connaissance d’avoir été soi, sans se connaître plus comme étant soi ?

Comme un rêve de soi, pour devenir le témoin objectif de son propre temps vécu; telle une vision de souvenirs simultanés forgeant alors une nouvelle réalité songeuse définissant en une évocation instantanée: la vérité immuable d'une vie, pour toujours cristallisée en mémoire ; de laquelle le sujet conscient ne garderait au réveil qu’un oubli d’inachevé pour avoir encore à écrire sa vie.

Car même si cela semble incroyable, n’est-il pas toutefois possible de se rêver soi sans que ni le personnage conscient du rêve, ni le cerveau du rêve en état de conscience paradoxale n'aient conscience du temps ; tel qu'il soit possible d'être encore, en dehors du temps, après s'être connu soi ?

Sans quoi, tout ne serait-il pas vain ; à commencer par la vanité elle-même ; puisqu'il serait alors vain d'être vain ? De sorte qu'il faille, tout au moins, penser qu'il y ait une finalité à être vain pour valablement croire en la vanité d'un monde qui serait le fruit d'un pur hasard et dont il ne resterait rien.

C'est alors que la vanité peut magnifiquement servir la finalité qu’elle abhorre pour finalement ériger cette dernière en condition nécessaire à sa survie.

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