Du Bien et du Mal

A propos Du Jugement Dernier, il reste que consacrer cette idée - sur la base d’une amoralité de la nature, en considération d’une finalité ontologique unique requalifiant, a posteriori, toute chose de l’existence en nécessité - vienne à annihiler toute notion de bien ou de mal.

Or, il ne saurait y avoir de raison acceptable que juste; tel qu’il faille enfin juger de tout en  
considération de l’idée d’un souverain bien qui ne saurait être dissociée de notre finalité ontologique  pour ne pas en consacrer le mal ultime, à défaut de son inanité. 

De là, vient que le jugement dernier procéderait moins de l’idée qu’il n’y aurait plus rien à juger en considération de la révélation d’une nature profonde jusque-là méconnue présidant inconsciemment à tous nos choix; que de celle qu’il soit possible de juger pourvu qu’un souverain bien soit finalement défini en toute objectivité par déduction du temps en tant que processus d’annihilation du présent. 

En effet, dès lors qu’il faille se connaître comme étant soi, être conscient, pour tout réduire à néant jusqu’à l’inconscience idéelle en tant qu’unique reliquat qui soit jamais possible à l’acmé du temps, il s’ensuit que la compréhension de notre propre condition à partir de ce qui serait comme rien devienne
ainsi l’unique finalité qui puisse jamais être ontologiquement; puisqu’on ne saurait pleinement se connaître qu’à la condition de se comprendre. 

Ce qui présuppose de multiplier les savoirs, de s’organiser en société pour mieux interagir et perdurer, d’imaginer pour avancer, de raisonner et de protéger les conditions favorables à la vie consciente sans laquelle toute compréhension serait impossible.

Cependant, si le libre arbitre désigne cette faculté de se déterminer par soi, sans autre cause que soi, alors il vient que « le soi » demeure ainsi la raison latente de tous nos choix. Et qu’ainsi, en nommer la nature invariante à l’Homme revienne à nommer une finalité ontologique unique vers laquelle nous  
convergeons tous à l’unisson à notre insu.  

De sorte qu’on ne pourrait plus se juger sans iniquité dès lors que le libre arbitre ne fût qu’une  
impression captieuse résultant de la méconnaissance de notre propre nature latente ; puisqu’il y aurait alors toujours une raison sous-jacente, en l’absence d’un pur néant, qui ne saurait être un simple hasard pour avoir établi précisément qu’il y avait bel et bien une finalité ontologique par déduction du temps. 

Il s’ensuit que finalité ontologiquement déterministe et jugement ne puissent ainsi être réconciliés, sans iniquité, qu’au prix d’admettre que le cœur profond de l’être soit à jamais inconnaissable, telle une inconscience idéelle irréductible en guise de métaphore du néant, gage ultime de notre liberté d’agir. 

Et dès lors que l’on ne puisse valablement se juger qu’après s’être connu pour s’être révélé par ses choix à la lumière d’une vision d’ensemble, il faut alors admettre qu’un autre état nous échappe au cours de l’oscillation entre états de nature inconsciente et d’éveil, tel le rêve oublié d’une mémoire moniste tenant lieu de jugement dernier à l’origine d’un état de conscience paradoxale en guise de troisième hypostase de l’être, au-delà de ce qui pourrait être observé et gardé en mémoire.

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