De la Volonté

Au paroxysme d’un processus d’annihilation du présent, l’inconscience demeure l’unique reliquat qui soit jamais possible, et ce, quelle que soit la réalité de départ.

Or, l’inconscience ne saurait être annihilée qu’en soumettant l’ignorance d’être soi (1), en tant qu’objet de pensée, à sa propre raison à l’issue d’une abstraction première aboutissant nécessairement à n’être pas (2).

Il s’ensuit que l’assujettissement à soi (3) soit nécessairement l’expression de la première volonté jamais possible au cours de l’étant (4) dès lors que l’ignorance soit l’unique chose à connaître d’une chose en premier lieu (5)_ et la vérité, l’unique chose à découvrir pour jamais par voie de conséquence _ en considération d’une nature d’annihilation du présent dont le temps qui passe serait la manifestation la plus évidente.

C’est sans doute la raison pour laquelle toute chose est assujettie au substantif, être, sans lequel rien ne saurait être défini tel qu’en témoigne l’encyclopédie (6) ; puisque l’essence (7) est la racine première, même tacite, de toute définition.

Cela étant, être conscient, c’est se connaître comme étant soi.

Or, ce qui est soi ne saurait être annihilé qu’en étant plus soi pour être devenu autre chose ; faisant ainsi de l’altérité, l’unique chose qui puisse être jamais voulue consécutivement à l’assujettissement premier à soi d’une chose méconnue.

Et du changement comme fin en soi à l’effet d’aliénation, la traduction manifeste de cette altérité volontaire inhérente à la conscience afin de n’être plus soi ; de laquelle la soumission morale et intellectuelle à ce qui est autre, dont le divin transcendant représente l’archétype, est symptomatique jusqu’au seuil de la vérité ; après quoi il n’est plus possible de vouloir rien d’autre que soi en toute logique.

On veut donc jamais qu’assujettir et l’altérité au cours de l’étant, au prix d’une négation de soi ; s’il faut nécessairement ne plus être soi pour créer en raison d’une nature d’annihilation donnée par déduction du temps qui passe.

Car la création n’est autre que l’étape ultime de l’annihilation dès lors qu’une chose demeure irréductiblement au paroxysme d’un tel processus : l’inconscience. Si bien qu’il faille enfin toujours créer, paradoxalement, afin de se connaître : être conscient. 

Notes :

(1)     Cette connaissance primordiale de soi de nature sensible.

(2)     Du fait qu’il faille bien qu’une chose de raisonnée en résulte sans se connaître encore comme étant soi malgré tout. De là, une première correspondance logique entre l’ignorance d’être soi et n’être pas est perpétuellement établie, à partir de quoi la causalité se fonde en guise de pensée inconsciente : s’il faut, pour associer invariablement une conséquence à une cause, quel qu’en soit l’effet, être vraiment inconscient.

(3)     Par voie de conséquence de l’assujettissement de l’ignorance à sa propre raison en l’absence de concept plus fondamental qu’être.

(4)     Le fait d’être par soi en vue de se connaître à partir de rien.

(5)     Autrement dit, à partir de rien dans le cadre d’un perpétuel recommencement.

(6)     En tant qu’ouvrage.

(7)     Ce qu’est une chose.

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