De l’Origine

Il est convenu, en vertu du bon sens, que l’univers ait une origine.

Pourtant, une simple expérience de pensée permet de conclure qu'il ne puisse y avoir d'origine : puisque toute origine ne ferait que repousser la question de l'origine en amont, sauf à faire du néant l'aporie d'un milieu d’origine.

Dès lors, une chose doit nécessairement être substantielle pour être toujours par elle-même, c'est à dire pour n'avoir jamais d'autre cause qu'elle-même. Ce que traduit d'ailleurs le mur de Planck (10^-43 seconde), en l'absence d'instant zéro possible, ou l'idée d'itération cosmique perpétuelle.

Et cette chose : c'est nous, à notre insu ; du fait que nous ayons toujours à comprendre, de manière misérablement superbe, que nous sommes tout à partir de rien.

Car nous ne cessons jamais de connaître sensiblement quelque chose, même à ne plus être conscient pour ne plus se connaître comme étant soi. Puisque ne rien connaître, ce serait encore connaître l'ignorance d'être soi pour n'être que nature inconsciente.

Nous ne ferions alors qu’osciller entre états d’inconscience et états conscients à l’échelle d’un laps imperceptible entre deux instants perçus ; d’un jour auquel succède la nuit ; d’une vie à laquelle succède la mort ; d’un univers auquel succède une autre itération.

A tel point que nous puissions finalement être un être éternel qui s’oublie à l’issue d’un processus d’aliénation continu : s’il n’est possible d’exister à chaque nouvel instant qu’à travers un autre.

Par conséquent, et à vouloir absolument définir une origine, il ne pourrait s’agir que de l’inconscience, cette métaphore sensible du néant que la mort inspire ; étant donné que c’est bien de la nature morte, que jaillit la vie.

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