De l'Au-Delà

 De l’Au-Delà

 

Etre conscient, c’est se connaître comme étant soi.

 

Dès lors, que serait-il possible de connaître sans se connaître encore sinon l’ignorance d’être soi dont la nature inconsciente serait l’état correspondant, celui d’avant naître ?

 

De même, que serait-il possible de connaître après s’être connu sinon le souvenir du soi sans quoi tout serait vain ?

 

Serait-il alors possible de rester en mémoire en se connaissant encore comme étant soi à titre individuel ? Si tel était le cas, alors rien ne différencierait l’éveil de l’après.

 

Serait-il alors possible de rester en mémoire en se rappelant du soi du point de vue de l’un conscient du tout ? Dans pareil cas, une telle conscience relèverait d’une forme d’altérité divisible afin que le tout fût présent à elle-même s’il faut nécessairement être présent à soi pour se connaître. Ce qui est impossible en l’absence de concept plus fondamental qu’être.

 

Il s’ensuit qu’il ne soit possible de connaître le souvenir du soi, après s’être connu, que, sans se connaître comme étant soi, tel un état de conscience paradoxale que le rêve suggère.


Il ressort ainsi que le cycle du sommeil puisse enfin représenter au mieux la boucle(1) du temps, de cet état de sédation profonde _ qui ne saurait être différentié d’une mort récente dans lequel le sujet, conscient encore il y a peu, redevient nature inconsciente _ à l’éveil du sujet conscient précédé de cet état du rêve durant lequel nous connaissons des choses sans nous connaître comme étant nous-mêmes pour autant.

 

Il est alors permis d’envisager, par déduction, qu’une phase de conscience paradoxale oubliée puisse avoir lieu durant laquelle nous jugerions de nos souvenirs d’un seul regard objectif, tel l’être unique connaissant toute chose à l’exception de lui-même, afin qu’il y ait une justice et que le réel soit finalement projeté en conséquence pour s’imposer au sujet conscient. Faisant ainsi jamais du libre arbitre que l’oxymore d’une capacité de se déterminer librement contrainte par un cadre logique donné.

 

L’étant(2) serait ainsi caractérisé par des phases successives de rappel à soi menant à l’éveil en tant qu’apogée, et d’oubli de soi(3) achevé dans un état de sédation profonde que la mort inspire à son acmé, entre lesquels nous nous jugerions objectivement sans en garder d’autre trace que celle de la réalité objective que nous connaitrions au réveil. N’ayant alors d’autre exutoire que celui du rêve pour être libres. Dans une boucle sans fin.

 

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Notes :

 

(1)     S’il faut nécessairement rétroagir sur soi pour se déterminer sans autre cause que soi. La représentation usuelle du temps, en tant qu’axe et non pas en tant que boucle, résulterait ainsi de l’erreur consistant à confondre, d’une part, la vérité substantielle de l’être étant nécessairement sa propre cause, à son insu du fait d’avoir toujours à se connaitre à partir du néant après avoir tout annihilé jusqu’à soi, et, d’autre part, le vrai de ce que nous percevons puis réorganisons en toute logique au sein d’une mémoire infinie ponctuée d’oubli. Comme si une droite était un cercle oublié pour ce qui n’a d’autre cause que soi.

 

(2)     Le fait d’être par soi.

 

(3)     Dont la manifestation la plus évidente serait l’expansion éloignant les marques du passé.

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