De la Post-Vérité

Peut parler de post-vérité sans vérité préalable ?

 

A l’évidence non.

 

Mais alors, quelle serait la vérité établie pour que l’on puisse parler ensuite de post-vérité ?

 

Celle d’une entité transcendante à l’origine de toute chose ? Ayant, par voie de conséquence, le même statut que le néant, en tant qu’aporie d’un milieu ontologisant, du fait que ces deux concepts fussent nécessairement antérieurs ensemble à la création afin que celle-ci fût possible ? S’agirait-il alors de bâtir l’existence sur une aporie ?

 

Celle d’une singularité initiale de température et de densité infinies ? Comme si l’infini pouvait exister ? Sans avoir, par ailleurs, à repousser la question de l’origine à celle de cette singularité dans une récursion sans fin, sauf à expliquer l’existence à partir du néant logiquement ?

 

Celle d’un univers en rebond perpétuel sans autre raison que celle de rebondir ? Sans qu’il n’y ait alors ni début ni fin ? Dans ce cas, il faudrait admettre que la matière n’aurait d’autre cause qu’elle-même. De sorte que l’on ne pourrait exister toujours qu’en étant jamais que par soi. Ce qui rendrait caduque toute chronologie après que l’éternité fût ramenée qu’à un point par récursion (étant donné que tout point considéré d’une droite aurait jamais de point précédent, en guise de cause antérieure, que lui-même).

 

En conclusion, il ne saurait y avoir de post-vérité en l’absence de vérité préalablement établie. Car la vérité est ce qui est conceptuellement juste. Ce qui n’est pas le cas en présence de paradoxes non résolus.

 

A ce propos, il est nécessaire de comprendre qu’il n’y a aucune raison pour qu’il y ait quelque chose plutôt que rien, hormis l’annihilation perpétuelle. Tout en admettant alors qu’au paroxysme d’un tel processus, l’inconscience demeure l’unique reliquat qui soit jamais possible. Si bien que pour tout réduire à néant jusqu’à l’ignorance d’être soi, il faille enfin toujours créer, paradoxalement, afin de se connaître : être conscient.

 

De sorte que le néant ne désignât pas l'aporie d'un milieu ontologisant, mais l'évocation sensible de l'inconscience qui équivaudrait jamais, pour soi, qu'à n'être pas logiquement.

 

Le vrai est alors parfaitement conforme à la vérité puisqu’il est nécessaire, d’une part, que l’être doué de conscience soit esseulé dans l’infini du cosmos, en raison de la nature substantielle de l’unique chose qui puisse jamais être par déduction logique, et, d’autre part, que la réalité soit constituée d’une succession d’instants recélant l’idée d’annihilation de ce qui est présent à soi ; pour ne citer que cela.

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