De l’Art d’Etre par Soi

De l’Art d’Être par Soi

 

L’univers existe. Et toute chose existante est sujet du verbe substantif, être, sans lequel rien ne saurait être défini. Étant donné que rien ne saurait émerger du néant sans aboutir à une aporie, alors ce qui est[1] doit nécessairement relever de la substance : être toujours par soi pour jamais[2] n’avoir d’autre cause que soi : si bien qu’il ne puisse y avoir d’autre concept plus fondamental qu’être tel que la récursivité de l’essence de ce qui est le démontre.

Or, le vrai doit être conforme à la vérité.

Il faut donc que l’état d’une chose étant par elle-même, sans autre raison apparente qu’elle-même[3], soit avéré : l’homme capable de connaître de manière innée et de se déterminer librement à partir de rien, l’homme toujours esseulé dans l’infini si bien qu’il n’y ait fondamentalement rien d’autre que lui.

Cependant, la conscience implique de se connaître, c’est à dire de se voir par écart, ce qui n’est possible que du fait d’un phénomène de distanciation de soi permettant d’être l’observateur de la lumière de sa propre genèse : l’inflation cosmique.

En outre, si la conscience implique de se connaître, c’est qu’il faille d’abord être doué d’une capacité de connaître. Dès lors, que serait-il possible de connaître sans se connaître encore si ce n’est l’ignorance d’être soi dont la nature inconsciente serait l’état correspondant ? C’est la raison pour laquelle la nature est le premier tableau qui soit jamais présent au sujet conscient du fait qu’elle le précédât toujours.

Mais alors, si la nature nous précède toujours, que pourrait-elle avoir à connaître au-delà d’elle-même avant que l’homme ne soit avéré sinon l’inconscience : cette métaphore sensible du néant que seule la mort inspire en dehors ce qui existe : l’univers inobservable ?

Ceci étant, tout cela serait-il possible sans qu’une conséquence ne soit invariablement associée à une cause ? Or, en l’absence de concept plus fondamental qu’être, la causalité ne pourrait correspondre qu’à un processus d’autodétermination visant à associer une conséquence à sa propre cause. Un tel processus ne pourrait donc s’accomplir qu’en formant un cerclé imagé : le moment intrinsèque en tant qu’art premier de la causalité.

 Ce qui est extrinsèque peut alors émerger en dehors de l’essence de la conséquence afin que celle-ci soit mesurée : l’association entre une projection et un antécédent en mesure de radiant à l’issue d’un parcours d’angle : l’onde, cette succession de périodes en guise de lettres qui peuvent ensuite, du fait de leur association en certaines proportions données par la nature, former des mots-corpusculaires lus par notre capacité innée à connaître le vrai : la perception. La réalité n’aurait donc de caractère tangible qu’en impression si celle-ci ne résulte, en effet, que d’une lecture ondulatoire de messages logiques dans un langage universel : le spin.

Ainsi, si l’art constitue indéniablement la preuve que le réel résulte du conceptuel du fait qu’il faille passer de l’idée abstraite de l’artiste à la représentation concrète, il n’en reste pas moins que les arts de l’homme puissent représenter, au-delà de cette démonstration, un égarement dès lors qu’ils puissent occulter le fait que la réalité soit déjà un art dont il faille juger sans diverger : L’Art d’Être par Soi qui ne saurait avoir jamais d’autre allégorie qu’une chose unique se connaissant elle-même, perdue dans l’immensité.



[1] Car il faut nécessairement qu’une chose au moins soit pour que le concept d’être puisse en résulter.

[2] A quelque moment que ce soit. Le « n’ » suivant n’ayant qu’une valeur explétive et non négative.

[3] L’homme et la nature n’étant que les deux faces, respectivement consciente et inconsciente, d’une seule et même entité indivisible : ce qui est.

 

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