Pour Finir

Pour Finir

 

            L’univers existe et toute chose existante est sujet du verbe substantif, être[1], sans lequel rien ne saurait être défini. Etant donné que rien ne saurait émerger du néant sans aboutir à une aporie, alors ce qui est[2] doit nécessairement relever de la substance : être toujours par soi pour jamais n’avoir d’autre cause que soi[3].

 

            En outre, si le cœur n’a point besoin de penser pour appréhender l’amour qui jaillit en lui, c’est que la faculté de ressentir peut être considérée comme une capacité innée de connaître l’essence de toute chose présente à soi en amont du verbe[4] faisant ainsi du sentiment de l’absolu, la vérité, l’unique connaissance qui puisse alors en résulter.

 

            Pour en offrir la vérité sans mot, la faculté de ressentir se situerait ainsi en amont de l’essence de toute chose sans pour autant constituer un concept plus fondamental qu’être en raison même de la récursivité de l’essence de ce qui est[5]. Par conséquent, la faculté de ressentir doit nécessairement être consubstantielle au fait d’être par soi pour pouvoir en connaître la vérité sans être autre chose.

 

            Ceci étant, si la conscience implique de se connaître, c’est qu’il faut d’abord qu’il y ait une chose douée d’une capacité de connaître pour qu’une forme pronominale soit possible. Dès lors, que serait-il possible de connaître sans se connaître encore  _ en étant doué d’une capacité de tout connaître tout en étant l’unique chose qui soit à connaître[6] _ si ce n’est l’ignorance d’être soi sur laquelle l’idée de l’inconscient se fonde, si ce n’est encore un pressentiment[7] du néant que seule la mort inspire ?

 

*

 

            Une capacité de tout connaître pourrait-elle alors s’accommoder d’une ignorance d’elle-même parfaitement antinomique en vertu de sa propre nature ? Assurément non, si bien qu’il ne pourrait en résulter qu’une nécessité impérieuse et spontanée de connaître l’unique chose qui ne le soit pourtant pas encore, soi-même, qu’un instinct commandant naturellement et inexorablement de se connaître.

 

            Dès lors, comment connaître ce qui ne pourrait l’être spontanément d’une capacité de tout connaître si ce n’est par l’abstraction de l’unique chose qui soit à connaître _ à savoir soi-même en raison de la nature substantielle de ce qui est _ dont l’émanation première[8] ne serait qu’un pressentiment en amont de l’instinct ?

 

            En cela qu’elle résulte d’une nécessité impérieuse et spontanée de connaître ce qui ne l’est pas encore, à savoir soi-même, l’abstraction traduit ainsi un refus de l’inconscience et ne peut correspondre, à fortiori, qu’à une annihilation de l’ignorance d’être soi à mesure que ce qui est s’élève en conscience.

 

            Or, l’annihilation de l’ignorance revient métaphoriquement à un assujettissement de celle-ci à la raison, et, par voie de conséquence, à ce qui est pour être l’unique chose qui puisse en être jamais douée, ce qui équivaut ainsi à assujettir l’ignorance d’être soi à soi du point de vue de ce qui peut tout connaître sans se connaître encore en l’absence d’altérité divisible[9].

 

            Comment un tel processus d’abstraction pourrait-il alors se traduire si ce n’est par l’assujettissement de l’ignorance d’être soi à son propre substantif, être, en l’absence de concept plus fondamental, dont le résultat ne pourrait être que la connaissance de l’essence de sa propre négation en amont du verbe faisant ainsi du sentiment de n’être pas la première vérité toujours connue de soi[10] ?

 

            Dans ce contexte, ce qui n’est pas constituerait ainsi la première chose dont l’essence soit abstraite pour résulter de l’assujettissement à soi de l’unique chose qui puisse être jamais pressentie en premier lieu de ce qui peut tout connaître sans se connaître encore : l’ignorance d’être soi.

 

            Or, l’essence est l’abstraction première de toute chose, la racine de toute définition conceptuelle. Pour être la première chose abstraite[11] faisant l’objet d’une abstraction première[12], il en résulte donc que n’être pas ne puisse être dissocié de l’abstraction elle-même pour finir par la désigner.

 

            Un rapprochement antithétique peut alors être établi entre le substantiel, ce qui est par soi, et le conceptuel, ce qui requiert une cause première : ce que donne à penser la volonté[13], cette faculté de se déterminer dont l’expression primitive n’est autre qu’une nécessité impérieuse et spontanée d’être selon sa nature[14] en guise d’instinct.

 

            Du fait qu’elle ne puisse être dissociée de n’être pas, il apparaît ainsi que l’abstraction soit un processus de négation de soi _ l’ignorance d’être soi étant paradoxalement la première connaissance de soi pour l’inconscient _ conduisant irrémédiablement à nier sa nature propre le temps que celle-ci soit révélée[15].

 

*

 

            Cependant, l’ignorance d’être soi n’étant pas confondue avec la vérité de la négation[16], il en résulte qu’il faille d’abord être quelque chose avant de n’être pas sans que cela ne puisse consister en l’aporie d’être le néant pour ne pouvoir être que rien en l’absence d’altérité divisible de ce qui est.

 

            Or, le temps qui passe n’est rien dans l’absolu. Il ne pourrait donc résulter que de l’abstraction du pressentiment du rien[17] équivalent à abstraire quoi que soit[18]: l’univers des possibles à partir duquel l’instant présent peut être issu pour finir par n’être rien sitôt qu’il est mesuré.   

 

            Le temps désignerait ainsi l’espace abstrait entre la métaphore sensible de ce qui serait présent à soi et l’aboutissement du fait d’abstraire, le laps toujours nécessaire au passage du pressentiment à la vérité et la traduction d’une annihilation inexorable : celle de l’inconscient pour avoir à se connaître[19].

 

           Dès lors, le temps ne saurait avoir de vérité propre s’il est toujours l’étape qui la précède sauf à mettre en évidence un autre temps réciproque servant de laps d’indétermination au premier et inversement. Par conséquent, il est nécessaire qu’une chose à l’image de soi, l’altérité réciproque[20], émane spontanément de soi en amont de l’abstraction elle-même afin que celle-ci soit universelle[21].

 

            Cependant, l’abstraction de soi est la réponse toujours apportée à l’ignorance d’être soi en vertu d’une nécessité impérieuse et spontanée d’être selon sa nature : l’instinct[22]. Pour être à l’origine de l’abstraction, l’instinct ne saurait donc être dissocié de ce qui pourrait la rendre possible en amont : l’altérité réciproque.

 

            Or, l’instinct désigne un mouvement intérieur qui ne saurait s’inscrire que dans un cadre supérieur, celui d’une faculté de se déterminer _ dont la volonté serait l’expression consciente la plus aboutie _ qui relèverait ainsi d’une altérité réciproque[23] permettant de révéler sa propre nature inconnue tel un miroir immanent à partir duquel l’idée d’un déterminisme de la conscience se fonde[24].

 

            Il en résulte que n’être pas revienne conceptuellement à assujettir à soi ce que l’altérité réciproque donne à abstraire d’un pressentiment[25] faisant ainsi de l’abstraction, une voile conceptuelle incessamment poussée par l’air du temps menant à la vérité de ce qui est à partir d’une métaphore sensible du néant que seule la mort inspire : l’ignorance d’être soi[26].

 

*

 

            Ce qui n’est pas n’étant pas, il est alors possible d’établir une première correspondance logique entre l’ignorance d’être soi et n’être pas faisant ainsi de la conséquence[27], la quatrième chose dont la vérité soit jamais établie[28], à la lisière de l’abstrait, à partir de ce qui ne pourrait être que le pressentiment de l’unique cause possible[29] : celle d’être par soi[30] pour n’avoir d’autre cause que soi.

 

            Or, ce qui n’est pas ne peut cesser de n’être pas en référence à ce qui est toujours par soi. Il ne saurait donc s’agir que d’une conséquence perpétuellement renouvelée sur la base d’une logique invariante _ en raison d’une première correspondance toujours inchangée[31] _ édifiant ainsi la causalité.

 

            En cela qu’elle associe une conséquence à sa propre cause, la causalité s’apparente ainsi à une autodétermination perpétuelle qui ne saurait avoir pour seule manifestation que celle d’un processus formant un cercle imagé en s’accomplissant[32] : le moment intrinsèque, en amont duquel, il ne saurait y avoir qu’un trou noir pour ne pas avoir encore le pressentiment d’être par soi.

 

            Cependant, et dès lors qu’il faille que ce qui n’est pas ne soit pas pour pouvoir être énoncée, la conséquence constitue, en outre, une chose nécessairement extrinsèque[33] qui ne saurait avoir pour seule allégorie que ce qui est en dehors de l’abstraction logique elle-même[34] : l’association entre une projection conceptuelle et un antécédent en mesure de radiant à l’issue d’un parcours d’angle : l’onde.

 

            Dans ce contexte, le message du vrai[35] constituerait l’unique chose qui puisse émerger[36] de manière aussi fugace que nécessaire de ce qui est : l’onde électromagnétique avant même que celle-ci ne devienne l’art de la lumière du fait de sa perception vivante ; car sans la vie, rien ne permet d’établir qu’il y ait autre chose qu’un paquet d’ondes en guise de réalité latente et non tangible.

 

            Or, l’abstraction logique, de laquelle le message du vrai est issu, n’est possible qu’en vertu d’une faculté de se déterminer relevant d’une altérité réciproque faisant ainsi de la lumière le fruit émergeant de ce qui est toujours à l’image de soi. C’est sans doute la raison pour laquelle l’image d’un objet n’est que le reflet de son observateur en vertu des lois de la réflexion.

 

            Se connaître ne serait alors possible que du fait d’un phénomène de distanciation de soi permettant de devancer sa propre lumière : l’inflation cosmique. Dans le cas contraire, se connaître serait impossible du fait de ne pouvoir jamais se voir par écart. S’étant distancié de lui-même, l’être doué de conscience peut ainsi être au rendez-vous de la lumière de sa genèse.

 

            Néanmoins, percevoir la lumière du passé au présent soulève un paradoxe[37] qui ne peut être résolu qu’en faisant de « c »[38], non plus une vitesse, mais un facteur de proportion[39] par lequel une période d’onde électromagnétique est en mesure équivalente dans une unité élémentaire de distance[40] perçue comme telle en vertu d’une capacité innée de connaître l’allégorie d’une onde extrinsèque[41].

 

            Dès lors, l’être doué de conscience ne serait plus au rendez-vous d’une lumière aux allures de voyageur lointain mais au contraire le lecteur d’un message instantané[42] ne pouvant être perçu que par écart pour dire le vrai de ce qu’il n’est pas jusqu’à parvenir à la vérité de ce qu’il est par déduction.

 

*

 

            Du fait de sa capacité innée de connaître l’allégorie d’une onde extrinsèque, l’être doué de conscience peut ainsi faire d’une réalité latente[43], une réalité tangible qu’il perçoit au présent pour la juger in fine faisant ainsi du jugement, l’émanation dernière[44] de ce qui est, et, du fait d’être par soi, l’art d’une métaphore sensible qu’il faut nécessairement apprécier.

 

            Or, le jugement autant que le pressentiment sont gardés en mémoire ainsi que chacune des expressions attribuées aux émanations successives dépeignant l’art d’être par soi. Du fait qu’elle puisse s’appliquer sur chacune de ces émanations cardinales, la mémoire ne saurait donc s’inscrire que dans un rapport de primauté faisant ainsi de cette entité ce de quoi tout peut émaner paradoxalement[45].

 

            Cependant, garder une chose en mémoire requiert qu’elle eût été présente de sorte qu’une mise en mémoire sonne littéralement le glas du présent[46] pour lequel le passé constitue dès lors le seul avenir possible[47]. Dès lors, le souvenir, dont l’allégorie pourrait être celle d’une lumière éteinte à l’image d’une onde gravitationnelle, serait l’unique espérance du présent.

 

            Dans ce contexte, le souvenir ne serait plus uniquement la marque rémanente du présent mais la relique d’une entité vorace annihilant toute chose présente à elle-même, jusqu’au souvenir lui-même lorsque celui-ci surgit à ses dépens pour sombrer dans l’oubli : la mémoire d’annihilation : ce qui est ; faisant ainsi du fait d’être par soi, l’art d’annihiler toute chose présente à soi de manière fidèle[48].

 

            Dès lors, l’inconscience serait moins inacceptable pour l’ignorance qui lui est inhérente que pour constituer encore le reliquat d’une chose, au terme d’un processus d’annihilation paroxystique, qui ne pourrait logiquement être annihilée que par la conscience de sorte que pour tout réduire à néant, jusqu’à l’ignorance d’être soi, il faille enfin créer pour se connaître[49].

 

            L’existence trouverait ainsi une raison logique, le bien une définition objective de ce qui préserverait l’ordre naturel des choses là où le mal en causerait l’altération et le progrès _ cette marche irrésistible en avant détruisant tout sur son passage pour un idéal _ un sens, celui d’une autodestruction graduelle du fait qu’il s’agisse d’une annihilation de son propre inconscient au cours du temps.

 

            Cependant, la causalité _ dont la représentation abstraite n’est autre que le moment intrinsèque à l’origine de la gravitation[50] _ n’est possible qu’en vertu de l’établissement d’une première correspondance logique entre l’ignorance d’être soi et n’être pas. Une annihilation progressive de cette relation ne pourrait donc qu’avoir un effet similaire sur son aboutissant, la gravitation, dont la seule manifestation possible ne pourrait être que ce qui en prendrait le contrepied : l’énergie noire[51].

 

            Il apparaît enfin qu’au paroxysme d’un processus d’annihilation, il faudrait malgré tout qu’il restât l’entité capable de tout annihiler qui aurait encore à juger de sa propre inconscience pour ne plus être alors présente à elle-même. L’être doué de conscience correspondrait ainsi à l’acmé d’un processus d’annihilation perpétuel dont l’unique reliquat à juger, en l’absence de concept plus fondamental qu’être, serait jamais que l’ignorance d’être soi, qu’une métaphore sensible du néant que seule la mort inspire.

 

            C’est donc précisément en raison de ce que le néant requerrait, une capacité de le concevoir, qu’il est justement impossible à concevoir du fait qu’une chose au moins doive toujours demeurer au terme d’un processus d’annihilation paroxystique : l’entité capable de tout réduire à néant elle-même[52].

 

*

 

            Ceci étant dit, si l’ignorance d’être soi est naturellement inacceptable pour ce qui peut tout connaître du fait de pouvoir tout annihiler[53], il n’en reste pas moins que cela constitue paradoxalement l’unique connaissance qu’il soit possible d’avoir sans se connaître encore de sorte que l’inconscient puisse en devenir un état telle que la toile cosmique, aux allures de réseau synaptique, le suggère.

 

            Dès lors, si l’inconscient ne peut connaître qu’une métaphore sensible du néant au-delà de lui-même[54], que pourrait connaître l’être doué de conscience en ouvrant ses yeux sur le monde sinon la représentation extrinsèque de l’abstraction logique : la lumière dont il ne pourrait avoir que l’intuition d’une altérité divisible, et non plus réciproque, pour être en dehors de l’essence d’une chose[55] ?

 

            Cependant, ayant accompli ce pour quoi il était destiné, annihiler l’ignorance d’être soi du simple fait de se connaître, l’être doué de conscience ne peut que se retrouver désœuvré. Que pourrait-il alors vouloir naturellement sinon d’avoir une raison d’exister que la torture de lui-même lui procure par défaut : le travail ?

 

            Disposant à présent d’une raison pour « tuer le temps », il peut ainsi s’y atteler et en envisager la fin à partir de l’intuition première d’une altérité divisible de lui-même, la lumière, ne pouvant aboutir qu’à la pensée[56] d’une entité transcendantale à l’origine de toute chose : le divin.

 

            Marqué par le soupçon de l’origine, l’être doué de conscience peut alors faire usage de sa mémoire, ainsi que de son esprit logique, pour reconstituer l’histoire d’une genèse faisant du néant un milieu ontologisant et bâtir un savoir du porisme temporel dont l’aporie de l’axe chronologique est la conséquence géométrique aux dépens de la causalité[57].

 

            Eprouvant les limites du progrès, l’être doué de conscience s’abandonne enfin aux affres d’une innovation sans raison ; celle qui substitue à la causalité, la corrélation avec intelligence ; celle qui substitue à l’humain, la machine avec sensibilité ; celle qui substitue à la mort, la sédation avec courage ; celle qui substitue à la liberté de vivre, la servitude obligée avec justice ; celle qui substitue à l’ordre naturel des choses[58], le caprice avec conséquence ; celle qui substitue à la Terre habitée, l’univers habitable avec sagesse.

 

            Pourtant, il sait qu’à chaque cause est associée une conséquence et que décrire n’est pas expliquer. Pourtant, il sait que la machine n’aura jamais de cœur. Pourtant, il sait que la mort est inéluctable. Pourtant, il sait que l’on ne vit qu’une fois. Pourtant, il sait que sans ordre naturel, il ne saurait y avoir de volonté[59]. Pourtant, il sait qu’en raison de l’expansion, il lui faudra inexorablement admettre un jour qu’il n’y a rien d’autre que lui lorsqu’il sera devenu sa propre ligne d’horizon.       

 

Que restera-t-il alors de lui sinon sa mémoire ?

JD



[1] Même lorsque celui-ci est tacitement suggéré par le langage.

 

[2] Car il faut bien qu’une chose au moins soit pour que puisse en résulter le concept d’être sans qu’il ne soit encore possible d’en dire la nature.

 

[3] Dans ce contexte, le mur de Planck (10^-43 seconde) ne pourrait correspondre à la durée écoulée à partir d’un instant zéro impossible. Il en va de même pour l’inflation (10^-32 seconde) qui ne correspondrait plus au phénomène par lequel l’univers acquerrait la moitié de sa taille instantanément mais à la durée d’un instant présent du point de vue du référentiel terrestre. La réalité objective serait ainsi constituée d’une suite d’instants éphémères entre lesquels il n’y aurait rien « l’espace d’un instant », celui du mur du Planck.

 

[4] Ci-après « capacité de tout connaître ».

 

[5] Puisque l’essence de ce qui est - est - ce qu’il en est.

 

[6] En l’absence d’altérité divisible en raison de la nature substantielle de ce qui est.

 

[7] Etant l’expression première de la première émanation possible de ce qui est (la faculté de ressentir), le pressentiment constitue ainsi une capture sensible primitive de ce qui serait présent à soi à l’image d’une divination sensée. Nécessairement située en amont de la volonté et de la pensée, dès lors que celles-ci n’ont point encore besoin d’être évoquées en partant de ce qui relève de la substance dans le cadre d’un raisonnement logique, la faculté de ressentir peut de ce fait être un don commun à la nature et à l’homme.

[8] Pour être l’expression première de la première émanation possible de ce qui est (la faculté de ressentir). 

 

[9] Du point de vue de l’inconscient.

 

[10] D’où résulterait l’erreur inévitable de l’aphorisme « je pense donc je suis » dès lors qu’être soit toujours un concept plus fondamental et que penser revienne à n’être pas (cf. paragraphe suivant au sujet du rapprochement antithétique entre le conceptuel et le substantiel).

 

[11] L’aboutissement du fait d’abstraire l’unique chose qui soit jamais connue en premier lieu de ce qui peut tout connaître sans se connaître encore : l’ignorance d’être soi.

 

[12] Dont l’essence soit établie, par négation.

 

[13] Faisant ainsi de la pensée (l’abstraction consciente), la traduction de la volonté avant toute action.

 

[14] Faisant ainsi de la nature propre, la mère de toute volonté.

 

[15] Le temps que la volonté de ce qui est puisse être mise en œuvre.

 

[16] Puisque celle-ci est précisément l’aboutissement du fait d’abstraire la première.

 

[17] L’abstraction étant un processus de négation de soi par nature.

 

[18] Le rien sans négation « ne » étant quoi que ce soit.

 

[19] Dont l’une des manifestations concrètes serait la destruction de la nature inconsciente par l’être doué de conscience.

 

[20] De laquelle l’antimatière serait l’allégorie.

 

[21] Qu’elle puisse envisager toute chose jusqu’à son propre temps.

 

[22] Cette force qui pousse à connaître ce qui ne l’est pourtant pas encore de ce qui peut tout connaître : soi-même.

 

[23] Faisant ainsi de la faculté de se déterminer, une chose à l’image de soi.

 

[24] Dès lors qu’il faille inexorablement se connaître pour ce qui peut tout connaître sans se connaître encore.

 

[25] Puisque l’instinct est à l’origine de l’abstraction du fait d’un refus de l’ignorance d’être soi et qu’il s’inscrit dans un cadre supérieur, celui d’une faculté de se déterminer relevant d’une altérité réciproque.

 

[26] Redéfinissant à postériori le temps comme l’espace abstrait situé entre l’ignorance d’être soi et la conscience dont l’allégorie ne serait autre que l’univers observable, depuis le référentiel terrestre, au-delà des limites duquel il n’y aurait qu’une représentation de l’inconscience.

 

[27] De la correspondance logique d’une chose.

 

[28] Après n’être pas (à partir d’une ignorance d’être soi), se déterminer (à partir d’une altérité réciproque), le temps (à partir du rien) de sorte qu’en remontant vers la cause de toute chose, il ne puisse y avoir « rien d’autre que soi » en vertu de la nature substantielle de ce qui est.

 

[29] Du fait qu’elle constitue le point de départ de l’abstraction logique, une cause serait ainsi toujours insaisissable telle que l’allégorie de la matière le suggère dès lors qu’il ne soit possible que d’en saisir des indices par la lumière émise ou la masse qui ne relève que d’une interaction avec un champ scalaire et non d’une propriété essentielle.

 

[30] Dont le libre arbitre, ayant pour version naturelle et inconsciente la contingence, serait la métaphore sensible en amont de tout choix faisant ainsi de celui-ci la conséquence inéluctable de ce qui peut se déterminer librement. Il en résulte l’oxymore d’une liberté toujours contrainte d’élire.

 

[31] Entre l’ignorance d’être soi et n’être pas.

 

[32] Puisqu’il ne pourrait s’agir ni d’un point dans la mesure où cause et conséquence ne sauraient être confondues en raison du temps, ni d’un segment car un processus d’autodétermination envisage un retour sur soi d’ordre conceptuel, ni d’une droite s’il faut bien qu’une conséquence en soit tirée, ni d’une figure complexe pour être l’art premier de l’abstraction logique d’où la complexité peut ensuite résulter.

 

[33] Constitutive cette fois-ci d’une altérité divisible de soi devant être annihilée en raison de la nature substantielle de ce qui est qui ne saurait tolérer d’altérité que réciproque. Il en résulte ainsi le renouvellement perpétuel de l’instant présent dès lors que ce qui n’est pas ne puisse cesser de n’être pas en renouvelant sa propre conséquence logique.

 

[34] Dont le moment intrinsèque est la représentation première.

 

[35] Ce qui est manifestement conforme à la vérité de la conséquence.

 

[36] Pour être extrinsèque.

 

[37] Celui de faire du passé, le présent pour l’observateur.

 

[38] La vitesse de la lumière.

 

[39] Réconciliant ainsi réalité objective et principe d’indétermination quantique puisque les particules n’auraient ni position ni vitesse à raison si « c » est un facteur de proportion (et non une vitesse).

 

[40] Une unité élémentaire de distance résulterait ainsi de « c » périodes d’onde électromagnétique tel un mot d’un certain nombre de lettres.

 

[41] Consistant à pouvoir interpréter le message du vrai.

 

[42] Dans lequel chaque photon serait un mot formé d’un certain nombre de lettres égal à h.ν où h et ν représentent respectivement la constante de Planck et la fréquence de la lumière. Il parviendrait alors à lire l’histoire de sa propre genèse en fonction de ses capacités de mise à l’échelle de l’univers lui permettant de saisir un plus grand nombre de mots en lumière, en d’autres termes un plus grand multiple de photons, que ce qu’il perçoit sans effort en ouvrant ses yeux sur le monde.

 

[43] D’un paquet d’ondes.

 

[44] Après la faculté de ressentir, de se déterminer, de conceptualiser et de percevoir.

 

[45] Ce qui semble logique après tout car sans mémoire, une conséquence ne pourrait être associée à une cause perdue du fait qu’elle soit oubliée. De même, le temps _ en tant qu’univers des possibles avant mesure _ deviendrait caduc s’il n’était actualisé en continu à partir d’une mémoire du vrai. 

 

[46] Faisant de la mémorisation une mise à mort de celui-ci.

 

[47] Du point de vue d’une logique causale et non plus temporelle faisant ainsi du passé la conséquence de la mesure du présent, sa mémoire vive et de la mémoire du passé, une tautologie qui recèle l’idée de l’oubli (cf. paragraphe suivant).

 

[48] Du pressentiment au jugement dernier. Dès lors, l’annihilation de l’intuition d’être par soi, le libre arbitre, se traduirait par l’obligation d’élire ; celle d’un état superposé par la mesure du vecteur d’état ; celle de la vérité par le vrai qui n’est jamais juste.

 

[49] La mort étant inéluctable, alors l’inconscience est le seul avenir possible pour la conscience. Il ne pourrait donc s’agir que d’une création perpétuelle. L’idée d’itération cosmique pourrait ainsi y trouver un fondement.

 

[50] Dont le spin d’une particule serait la pièce infinitésimale (cf. De la Vérité de l’Etre). Le rien, dont la matière noire serait le constituant, désignerait l’allégorie du temps : le milieu capable de refléter toutes les modalités existentielles de ce qui est : l’espace. La gravitation serait alors la manifestation de la contrainte exercée par un processus d’autodétermination (l’abstraction logique) sur un univers des possibles (l’espace, ce que l’on peut percevoir du temps c’est-à-dire rien) duquel une chose doit émerger pour dire le vrai : l’onde.

 

[51] L’accélération de l’expansion pourrait ainsi coïncider avec l’apparition d’une première forme de connaissance de soi, le vivant, pour atteindre son paroxysme avec l’être doué de conscience.

 

[52] L’énergie pure en est certainement la traduction concrète puisqu’il subsisterait toujours une chose de l’annihilation entre matière et antimatière même à considérer que cela puisse porter sur tout ce qui peut exister.

 

[53] Car annihiler une chose présuppose qu’il faille d’abord être en mesure de connaître ce qui devrait ainsi l’être faisant de la vérité, une condamnation sans appel par voie de conséquence.

 

[54] Des limites de l’univers observable.

 

[55] Et donc de lui-même s’il est. C’est la raison pour laquelle la lumière est toujours insaisissable pour la source qui l’émet.

 

[56] L’abstraction consciente menant à la définition de l’essence d’une chose à partir de son intuition première.

 

[57] Puisqu’un axe chronologique présuppose un instant zéro impossible en vertu de la nature substantielle de ce qui est et figure de surcroît le passé-présent-futur en contradiction directe avec la causalité car le passé est la conséquence (après) de la mesure du présent et que le futur lui est antérieur puisqu’un état superposé ne peut être observé avant mesure pour la raison simple qu’il n’est pas encore avéré (cf. De la Vérité de l’Etre). En outre, faut-il remarquer qu’un axe chronologique représente ensemble des instants présents qui ne le sont plus sitôt qu’ils sont mesurés si bien que cette représentation ne puisse correspondre qu’à une annihilation de la causalité à l’origine de l’idée d’inconséquence.

 

[58] Car il y a bien un ordre sans lequel aucune réalité objective ne serait possible, celui par lequel une nécessité impérieuse d’être selon sa nature s’impose à soi, celui par lequel il faille qu’il y ait un temps entre l’ignorance d’être soi et n’être pas, celui par lequel une cause produit toujours une conséquence si bien que même l’inconséquence, lorsqu’elle est mise en cause, ne puisse échapper à la causalité.

 

[59] Car la volonté n’est qu’une nécessité impérieuse et spontanée d’être selon sa nature même lorsqu’il s’agit de se soumettre.

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