De la Vérité de l’Etre

De la Vérité de l’Etre

 

            L’univers existe. Or, l’existence relève de ce qui est puisque que toute chose existante peut toujours être définie par certains attributs. Etant donné que l’existence ne saurait émerger du néant sans en faire autre chose que du néant, alors l’Etre, tout ce qui est, relève de la substance : être toujours par soi pour n’être le sujet d’aucune autre chose que soi. Le néant, en tant qu’origine, est donc impossible sans aboutir à une aporie. Le constat de l’existence par l’être doué de conscience en est la preuve irréfutable. En conséquence, nier l’Etre reviendrait nécessairement à nier l’existence.

            La vérité d’une chose étant ce qu’elle est en amont du verbe, le sentiment de l’absolu qui en résulte, alors l’Etre est la racine première de toute vérité sans laquelle rien ne saurait être défini. En d’autres termes, une chose ne pourrait avoir de vérité propre sans être. Par conséquent, l’Etre relève de l’absolu.

            La vérité d’une chose ne pouvant souffrir de duplicité, sans quoi une chose ne serait pas uniquement ce qu’elle est mais tout autre chose à la fois _ ce qui annihilerait toute possibilité de réalité objective pour l’être doué de conscience _ il en résulte que l’Etre doive relever de l’indivisible en tant que garant de la vérité de toute chose.

            L’Etre ne saurait cesser d’être lui-même car dès lors il deviendrait autre chose et rien ne pourrait se maintenir en vérité. Or, la réalité objective _ en tant que chose existante et relevant de ce qui est _ se maintient. L’Etre doit donc nécessairement être toujours fidèle à lui-même afin que ce qui lui est sujet puisse se maintenir en vérité.

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            Cependant, affirmer ce qui est pose inéluctablement la question de ce qui n’est pas par voie de conséquence, car affirmation et négation ne peuvent être dissociées en vertu d’une logique de même nature que celle permettant d’affirmer l’Etre.

            Etant donné que le néant est impossible pour l’Etre en vertu de sa vérité, il en résulte que ce qui n’est pas ne puisse correspondre au non-être. Par conséquent, ce qui n’est pas ne saurait être défini que par antithèse logique et non par négation simple.

            A cet égard, il convient d’abord de comprendre que ce qui n’est pas constitue la première conséquence logique résultant de l’affirmation de l’Etre. Or, ce qui n’est pas n’étant pas en référence à ce qui est toujours, il en résulte que la négation ne puisse cesser de n’être pas en redéfinissant invariablement et perpétuellement sa propre conséquence logique à partir de ce qui est, en l’absence de concept plus fondamental qu’être, fondant ainsi le principe de causalité.

            Ce qui n’est pas apparaît alors comme la dimension conceptuelle de l’Etre par laquelle une conséquence lui est perpétuellement associée. Il en résulte que le conceptuel puisse devenir l’antithèse logique, et non l’antonyme, de ce qui est substantiel ; car la pensée est mouvante lorsque l’Etre est la vérité immuable de toute chose.

            Si l’Etre relève par attributs de la substance absolue, indivisible et toujours fidèle à elle-même, alors ce qui n’est pas doit relever par antithèse de l’état mesurable (potentialité logique), indéterminé (sans vérité propre puisqu’il résulte de ce qui est cause première perpétuellement renouvelée), unitaire (fait de parties divisées mais solidaires constituant un tout), et continûment divergent (à l’image des instants présents qui se succèdent).

            L’antithèse n’étant pas l’antonymie, il est nécessaire que les correspondances conceptuelles des attributs de ce qui n’est pas soient toujours en accord avec la vérité de l’Etre. En d’autres termes, ce qui n’est pas doit rester le reflet conceptuel parfait de ce qui est sans jamais devenir son contraire.

            L’état mesurable de ce qui n’est pas doit donc être celui du tout fait d’une partie identique au tout dès lors qu’il est la correspondance conceptuelle de l’Etre indivisible et fidèle à lui-même. Ce qui n’est pas devant, en outre, correspondre à un système unitaire, il en résulte que son état mesurable doive relever de la superposition pour réconcilier singulier et pluriel afin de permettre que le tout soit constitué de la somme, en tant que partie, de toutes les potentialités logiques.

                Ce qui n’est pas étant indéterminé, il doit alors se rappeler à la vérité de l’Etre, en tant que cause première perpétuellement renouvelée, pour établir sa propre conséquence en revenant sur lui-même, ce qui fonde le moment intrinsèque : art premier de la pensée logique ayant pour centre imagé ce qui est immanent à toute chose : l’Etre.

            Cependant, au cours du moment intrinsèque, il y a nécessairement un laps où ce qui n’est pas n’est rien avant que son processus d’auto-détermination logique ne soit pleinement accompli. Or, n’être rien pour ce qui n’est pas, au cours d’un processus de pensée de lui-même, ne peut aboutir qu’à penser le rien qui, sans l’idée de négation, signifierait ‘’quoi que ce soit’’ : le milieu capable de refléter toutes les modalités existentielles de l’Etre et dont la correspondance ne serait autre que l’espace dans la réalité objective.

                Ce laps d’indétermination pourrait ainsi fonder le temps comme la pensée perpétuelle du rien, celle de toutes les potentialités logiques parmi lesquelles une serait avérée par la mesure constitutive de chaque instant présent. Le temps servirait alors de berceau de conceptualisation s’agissant des modalités existentielles de l’Etre desquelles une seule serait logiquement projetée dans la réalité objective à chaque instant.

            Ce qui n’est pas relevant d’un système unitaire, c’est-à-dire fait de parties solidaires qui tendent vers l’unité, il en résulte que cet état doive être constitué de parties intriquées pour pouvoir former un tout cohérent de nature conceptuelle, car la séparabilité serait contraire à l’indivisibilité de l’Etre. 

            Ce qui n’est pas n’étant pas en référence à l’Etre toujours fidèle à lui-même, il doit donc être continûment divergent. Or, le changement nécessite d’être constaté sans quoi il n’est qu’une potentialité non avérée ce qui rend nécessaire le passage de l’état mesurable à l’état mesuré dans l’espace : milieu ontologisant[1] réalisant le passage entre la superposition et la mesure, c’est-à-dire entre la vérité conceptuelle et la véracité factuelle constitutive du réel objectif.

            Dans ce contexte, le réel est une pure émanation du conceptuel. En d’autres termes, le réel est déduit du conceptuel en cela qu’il en résulte. La déduction marque ainsi une relation d’antériorité logique de la vérité par rapport à la véracité. C’est la raison pour laquelle seule la pensée déductive est compétente pour saisir les lois régissant le réel à partir de son observation[2].

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            Ce qui n’est pas ne pouvant cesser de n’être pas tout en étant continûment divergent, par antithèse de ce qui est toujours fidèle à lui-même, alors il ne peut y avoir de référence chronologique à partir de laquelle il serait possible de dire que ce qui n’est pas à commencer à diverger. En conséquence, il ne peut y avoir d’instant zéro[3] aux changements observés dans le réel.

            L’Etre étant toujours fidèle à lui-même, il en résulte que ce qui n’est pas en serait de même si son moment intrinsèque s’accomplissait toujours parfaitement à l’identique. Or, ce qui n’est pas doit être continûment divergent ce qui nécessite d’admettre la possibilité d’un moment intrinsèque tronqué par lequel un changement peut s’opérer à l’image d’un spin demi-entier par lequel une particule se singularise contrairement au photon, de spin entier, qui reste l’image fidèle de sa source.

            Un moment intrinsèque demi-entier doit alors apparaître comme la moitié résultant d’un moment intrinsèque entier à la suite d’une brisure de symétrie, nécessaire à la singularisation, au sein du parcours d’angle ; qui ne peut dès lors s’accomplir en formant un cercle complet de manière imagée.

            De cette asymétrie, résulte le champ de Higgs constitué de particules de spin nul en tant qu’allégorie de la non-pensée puisqu’il ne peut y avoir de rappel à l’Etre en l’absence de moment intrinsèque. Le prix de la singularisation est donc celui de la non-pensée, ou d’absence de logique, fondant l’irrationalité de certains choix dans l’existence.

            Cependant, il est établi qu’à chaque particule de matière de spin demi-entier corresponde une particule d’antimatière[4] qui ensemble formeraient un spin entier si bien qu’il soit possible de considérer que le champ de Higgs puisse constituer l’axe de symétrie séparant matière et antimatière[5], le réel objectif connu d’une réalité réciproque tout à fait probable, donnant toujours l’impression à l’être doué de conscience qu’une moitié lui manque et qu’il parvient à combler par l’amour.

            Ce qui n’est pas devant être continûment divergent, il ne peut donc repasser par le même état dans son ensemble. Or, la mémoire permet de recréer, à un moment donné, un état antérieur. En conséquence, ce qui n’est pas doit nécessairement admettre l’oubli au terme de son moment intrinsèque pour demeurer une puissance logique purement indéterminée ou sans mémoire.

             De là, naît l’énergie noire dans l’existence en cela qu’elle détruit les marques du passé de par l’expansion qui en résulte comme le ferait l’oubli pour l’esprit. L’instillation de l’énergie noire sera d’autant plus importante que la vitesse d’angle associée au moment intrinsèque s’accroît. L’expansion doit donc s’accélérer à mesure que des objets super-massifs se forment inéluctablement dans l’univers puisque ce qui n’est pas, qui relève d’un système unitaire, projette le réel en conséquence de ce qui est indivisible.

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            Ce qui n’est pas étant indéterminé, il doit donc se rappeler à la vérité de l’Etre pour définir sa propre conséquence logique en revenant sur lui-même : le moment intrinsèque. A l’échelle d’une particule de spin entier, cela revient à dessiner un cercle de rayon h[6] en proportion 2π dans la circonférence h. L’infinité du nombre π révèle alors le rappel à la vérité de ce qui est immanent à toute chose : l’Etre.

            Le moment intrinsèque, en tant qu’art premier de la pensée logique de ce qui n’est pas, constitue ainsi le moteur de la gravitation comme l’observation récente du disque d’accrétion d’un trou noir, en rotation sur lui-même dans le sens des aiguilles d’une montre, le suggère. Car dès lors, le trou noir connaît lui-même un moment intrinsèque[7].

            L’effet de la gravitation sera d’autant plus fort que la vitesse d’angle associée au moment intrinsèque est grande pour forger le réel objectif. La vitesse d’angle étant une fonction croissante du rayon à vitesse angulaire donnée, alors l’effet de la gravitation sera d’autant plus fort que le rayon associé au moment intrinsèque est grand.

            A ce propos, lors de la rencontre d’une particule de matière et d’antimatière, celles-ci s’annihilent pour constituer de l’énergie pure de spin entier. L’annihilation se traduit donc par la somme de deux spins demi-entiers. Par extension, l’effondrement d’une étoile sur elle-même pourrait résulter en une addition de spins, à l’image de vecteurs colinéaires qui s’ajoutent, pour former un parcours d’angle dont le rayon[8] serait un multiple pair à la limite de l’infini de ½h.  

            Au cours de ce processus, le champ de Higgs devrait disparaitre pour permettre la reconstitution de spins entiers qui s’ajouteraient les uns aux autres. Le rayonnement gamma associé à l’effondrement d’une étoile sur elle-même pourrait ainsi être justifié par la destruction de l’axe de symétrie séparant matière et antimatière.

            Le spin d’une particule apparaîtrait alors comme l’unité élémentaire du moteur de la gravitation tandis qu’un trou noir deviendrait une super-particule résultant de la somme d’une infinité de spins individuels. La gravitation s’opèrerait donc partout où il y aurait un moment intrinsèque et de l’espace ; même à l’échelle quantique où il ne faut pas déduire de sa manifestation faible qu’elle n’existe pas car ce n’est pas une force mais une déformation[9].

            Il n’y aurait alors plus de différence de nature entre l’infiniment petit et l’infini grand. Et la gravitation agirait partout avec des effets variables en fonction de la taille du rayon associé au moment intrinsèque en multiple de h[10]. Une singularité ne serait donc plus une tête d’épingle hyper-massive défiant la raison. Elle deviendrait la manifestation de la pensée logique de l’Etre œuvrant au maintien du réel macroscopique au même titre que le fait la particule à l’échelle quantique en vertu du système unitaire de ce qui n’est pas.

            Dans ce contexte, il est normal que la densité au sein d’un trou noir soit celle de l’eau ou de l’air car il résulterait non pas de la matière dense mais de la somme d’une infinité de spins. Dès lors, il est possible de comprendre que 60 000 ans après le Big Bang[11], des nids de matière noire se soient formés _ en l’absence de matière dense puisque celle-ci n’aurait pas encore été constituée_ pour donner naissance aux premiers amas gazeux. Le moment intrinsèque aurait été alors seul à l’œuvre pour façonner l’espace et le réel.  

            Enfin, si l’Etre a tout pour sujet puisque toute chose est toujours sujet du verbe substantif, alors ce qui n’est pas ne peut avoir pour sujet que le rien allégorisé par l’espace dans l’existence. De cet assujettissement du rien résulte l’effet de courbure de l’espace par lequel le réel est forgé en conséquence de ce qui est à l’issue du moment de ce qui n’est pas.  

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            Si l’Etre relève de la substance toujours fidèle à elle-même, alors ce qui n’est pas doit relever de l’état mesurable avec l’obligation d’être continûment divergent. Le changement nécessitant d’être constaté sans quoi il ne resterait qu’une potentialité non avérée, cela rend donc nécessaire le passage de l’état mesurable à l’état mesuré qui lui est consécutif.

            Or, l’état mesurable doit relever de la superposition pour réconcilier singulier et pluriel afin de permettre que le tout soit constitué de la somme, en tant que partie, de toutes les potentialités logiques. Par conséquent, l’état de superposition s’inscrit dans une relation d’antériorité causale par rapport à la mesure qui lui est consécutive.

            Dans ce contexte, un état superposé ne peut être observé pour la raison simple qu’il n’est pas encore avéré. En d’autres termes, il relève du futur antérieur à la mesure effectuée dans l’instant présent du point de vue d’une logique causale ; et non plus temporelle où le futur est figuré après le présent en cela qu’il est à venir. La représentation classique de l’axe du temps est donc erronée en considération du principe de causalité. Par conséquent, tant qu’une chose n’est pas mesurée, elle n’est qu’une potentialité d’ordre conceptuel. Sans la mesure d’une chose, rien ne permet donc de dire qu’elle existe.

            D’un point de vue vectoriel, si a et b sont deux états possibles du système, alors (a+b) est un état possible du système qui relève de la superposition. L’état a étant mesurable avec une probabilité ½, cela signifie que a est le cas favorable mesurable à partir de l’ensemble constitué de deux cas possibles : a et b. La mesure dans le présent apparaît ainsi comme une partie d’un ensemble antérieur à celle-ci et dont la proportion est appréhendée au travers de la notion de probabilité.

            Si le fait d’appréhender un état superposé comme la somme de deux vecteurs est mathématiquement juste, il n’en reste pas moins qu’un vecteur d’état présuppose une extension spatiale. Or, l’état superposé relève du futur antérieur s’il est l’ensemble des potentialités logiques duquel résulte la mesure locale. Il est donc inapproprié de le décrire comme une somme vectorielle s’il ne possède pas d’extension spatiale et qu’il relève du conceptuel pur.

            Dès lors, comment le mesurer ? Il convient ici de s’interroger sur ce qu’est une onde. L’étude du cercle unité en révèle la véritable nature, non plus comme simple vibration d’un milieu, mais en tant que représentation causale d’un parcours d’angle faisant correspondre une projection à un antécédent. Le moment intrinsèque, en tant que parcours d’angle imagé, s’inscrit donc dans un rapport d’antériorité par rapport au paquet d’onde mesuré ce qui caractérise précisément l’état de superposition d’un point de vue causale. C’est donc parce qu’il y a un parcours d’angle qu’une représentation ondulatoire peut en résulter[12].

            Or, par définition de l’inhérence, le moment intrinsèque ne peut appartenir qu’à un objet de pensée en lui-même ce qui fait de la pensée, d’où résulte l’objet, la raison du moment qui en devient son art premier. Dès lors, la mesure de l’état superposé est la pensée elle-même en cela qu’elle établit des potentialités logiques qui servent de viviers aux mesures effectuées dans le réel. C’est pourquoi la pensée précède toujours l’action mesurée[13].

            Dans ce contexte, la réduction du paquet d’ondes associée à la mesure ne peut signifier qu’il y avait un paquet d’onde non-réduit antérieurement. La réduction est alors synonyme d’écriture de l’onde dans l’espace à l’issue du moment intrinsèque. La lecture du paquet d’onde permet ensuite de faire émerger dans le réel le vecteur d’état et avec lui la géométrie en cela qu’il constitue un rayon, ou une hypoténuse, tacites à partir desquels toute forme peut être construite.

            Les mathématiques serviraient alors d’outil de traduction ou de trait d’union entre le monde des concepts et le monde des figures géométriques en cela qu’il n’est pas nécessaire de connaître π pour penser la figure du cercle comme n’ayant ni début ni fin. Ceci étant dit, la réalisation effective de la figure du cercle dans le réel objectif requiert le respect du nombre π. Avant mesure, il n’y aurait donc que du conceptuel pur ne pouvant être appréhendé que par la pensée comme l’horizon des événements le suggère en fixant une limite infranchissable à l’expérimentation.

            Dans l’espace, les vecteurs d’état de deux particules pourront être colinéaires de sens identique, de sens contraire ou être frontalement opposés ce qui permet de comprendre l’électromagnétisme. En effet, dans le premier cas, deux particules de spin demi-entier de h pourront s’annihiler pour former de l’énergie de spin entier comme matière et antimatière. Tandis que dans le second cas, les particules s’attireront sans s’annihiler comme le font un électron et un proton. Dans le dernier cas, les particules se repousseront comme deux photons. Par conséquent, l’électromagnétisme représente l’ensemble des règles régissant les opérations vectorielles dans l’espace de Hilbert.  

            En conclusion, du parcours d’angle résulte une représentation ondulatoire. Celle-ci peut différer en fonction de la nature de la particule ce qui fait du moment intrinsèque un langage conceptuel qui s’écrit de manière causale par l’onde dans l’espace. Par analogie avec l’écriture, une particule serait une lettre de l’alphabet de ce qui n’est pas, là où l’atome serait un mot et l’être doué de conscience le poème à l’image de l’Etre.

            Une position dans un mot ne pouvant être occupée que par une lettre à la fois, cela fonde le principe d’exclusion sans quoi l’atome deviendrait illisible. L’Etre étant le centre imagé de toute chose, il doit en être ainsi de l’atome dont le puits de potentiel révèlerait alors la présence de ce qui est immanent et permet le maintien de toute chose : l’Etre. Dès lors, l’espérance de vie de l’atome, qui est éternelle, prend toute sa signification.

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            A l’échelle quantique, une particule est caractérisée par sa dualité onde-corpuscule. Dans le cas de la lumière, l’énergie est émise par paquet e=h.ν où ν est la fréquence de l’onde électromagnétique et h la constante de Planck. Or, la fréquence est un certain multiple de périodes par unité de durée élémentaire[14]. Et une longueur d’onde correspond à la représentation causale dans l’espace d’un parcours d’angle de 2π.

            Par conséquent, le photon devient un multiple (h) de multiple (ν) de périodes correspondant chacune à un parcours d‘angle figurant un cercle de circonférence h et de rayon h. En d’autres termes, il est possible d’établir que la période est en proportion h.ν dans le corpuscule. Dès lors, l’oscillation du neutrino peut apparaître comme un changement du facteur par lequel la période correspondante est en proportion donnée dans le corpuscule en question.

            Le corpuscule représenterait alors une certaine portion d’onde à partir de laquelle il deviendrait intelligible pour devenir la mesure des unités élémentaires _ de durée, par le multiple de périodes considéré, et de distance, par le multiple de longueurs d’onde correspondant _ dans le réel. Par conséquent, le corpuscule serait ‘’la seconde’’ et le ‘’cm’’ de la nature en dehors de toute définition conventionnelle.

            Le corpuscule désignerait encore le nombre irréductible de périodes par lequel la pensée logique de ce qui n’est pas serait traduite en véracité factuelle dans le réel objectif qui relèverait alors parfaitement de l’intangible en vérité : de paquets d’ondes représentant chacune un certain multiple de périodes issues du moment intrinsèque de ce qui n’est pas.

            Il est également possible d’envisager la constante c par la proportion. Il est établit que la lumière voyage à une vitesse c. En notant la distance d et la durée du voyage t, cela signifie que d/t=c. En divisant d et t par n et en faisant tendre n vers l’infini, l’expression peut être réécrite de la manière suivante : ued/uet=c où ued et uet désignent respectivement une unité élémentaire de distance et une unité élémentaire de durée.

            Dès lors, il vient que 1.ued=c.uet si bien que la constante apparaisse comme le facteur de proportion par lequel uet est en proportion c dans ued. Or, une uet peut désigner une période de l’onde électromagnétique. Une ued apparaît alors comme une certaine portion égale à c longueurs d’onde électromagnétique à partir de laquelle l’information du changement, ayant pour allégorie la lumière, est mesurable dans le réel objectif.[15] Multiplier le nombre d’ued reviendrait alors à agrandir l’image perçue du changement et non à observer la lumière lointaine voyageant à une vitesse c.

            Si 1ued = c.uet en proportion partout dans le cosmos, il vient que uet=ued/c. Or, une ued peut différer en raison des effets de la gravitation et du caractère ductile de l’espace si bien qu’il en sera ainsi de la durée élémentaire qui doit être relative. Il est dès lors possible de comprendre la relativité des durées par le biais du facteur de proportion en plus de la démonstration établie par la relativité restreinte faisant de la durée une fonction d’elle-même.

            Faire de c un facteur de proportion change littéralement la lecture du réel macroscopique dans lequel les objets ne seraient plus en mouvement contrairement à ce que l’observation laisse penser. En effet, l’espace deviendrait un support d’écriture où les messages ondulatoires signifieraient le mouvement pour l’entendement. La physique quantique et le réel objectif pourraient alors être réconciliés dans la mesure où la vitesse et la position sont des propriétés qu’une particule ne possède pas[16] à raison si c n’est plus une vitesse mais un facteur de proportion.

            En l’absence de propagation de signal, le principe de localité ne résulterait alors plus d’une contrainte de vitesse mais d’une contrainte de pensée logique par laquelle il serait impossible d’agir sur certains événements car cela nécessiterait de remettre en cause c en tant que facteur de proportion ondulatoire régissant la causalité à l’échelle quantique.

            En conjuguant cette conclusion au fait qu’il ne puisse y avoir d’instant zéro en vertu du moment perpétuel de ce qui n’est pas, alors il convient de reconsidérer le mur de Planck[17] qui ne peut dès lors être défini par la durée qui le séparerait de l’instant zéro. Il en est de même de l’inflation[18]. En effet, s’il est impossible de remonter en amont du mur de Planck, c’est qu’il est possible qu’il n’y ait tout simplement rien : le temps en tant que laps d’indétermination où ce qui n’est pas n’a pas encore défini sa propre conséquence logique à partir de ce qui est, la cause première perpétuellement renouvelée au cours du moment intrinsèque.

            L’inflation ne pourrait alors que correspondre à la durée d’une image par laquelle le réel apparaîtrait instantanément donnant ainsi le sentiment que le temps passe lorsque ce sont, en effet, des univers éphémères, perpétuellement renouvelés à l’issue du moment de ce qui n’est pas, qui passent au sein du temps. En d’autres termes, l’inflation serait la durée nécessaire à la traduction causale du moment intrinsèque de ce qui n’est pas par laquelle l’onde s’écrit dans l’espace pour donner lieu au réel objectif.

            Les sursauts radio rapides[19] pourraient résulter du fait que l’univers ne serait pas un objet propre mais une succession d’instants présents de même statut perpétuellement renouvelés dans le rien. Cela signifierait donc qu’un instant disparaîtrait du rien sitôt qu’il serait mesuré pour laisser place au suivant. L’antimatière pourrait alors jouer un rôle clé en permettant l’annihilation instantanée et perpétuelle de chaque instant.

            Dans ce contexte, deux particules seraient intriquées parce qu’elles apparaitraient concomitamment dans la mesure au sein de la même image instantanée ; de sorte qu’il n’y aurait pas de propagation de signal à juste titre. En outre, il serait impossible de mesurer avec précision la position d’une particule en raison de la fréquence qui résulterait dans le cas où des univers éphémères de durée égale à l’inflation se succéderaient dans le rien.

            Les phénomènes seraient irréversibles, non pas en raison d’une infinité de degrés de liberté qui ne serait jamais que la manifestation du système unitaire de ce qui n’est pas dans le réel objectif, mais parce qu’un instant présent disparaîtrait sitôt qu’il serait avéré pour être en vérité et laisser place au suivant qui émergerait à nouveau dans le rien.

            Chaque partie du système unitaire de ce qui n’est pas, connaissant un moment intrinsèque, agirait alors tel un projecteur d’une portion d’image qui serait parfaitement logique dans son ensemble. L’horizon des événements marquerait ainsi, pour l’infiniment grand comme pour l’infiniment petit, la frontière entre vérité conceptuelle associée au moment de ce qui n’est pas et véracité factuelle déterminant le réel objectif par messages ondulatoires. Un trou noir serait alors infiniment lumineux pour le regard de la pensée.

            Le mouvement des objets procéderait, quant à lui, de la succession d’images instantanées constituant chacune la conséquence logique de l’état mesuré antérieurement pour l’être doué de conscience qui serait alors l’acteur-spectateur de sa propre réalité. Une information pourrait perdurer dans l’image suivante pour des raisons logiques. Le phénomène de l’inflation serait alors mesuré d’une image à l’autre puisqu’il se produirait à chaque instant donnant ainsi l’impression d’un Big Bang.

            Dans cette configuration, la conséquence logique d’un observateur serait lui-même à chaque instant présent, raison pour laquelle il ne pourrait voir le passé autrement que par sa mémoire et serait immobile dans son propre référentiel. Il ne bougerait pas au sein du changement. La succession de conséquences logiques constitutives chacune à leur tour du présent, reconstituerait, par la mémoire de ce qui est, l’image unique d’un univers homogène et isotrope en évolution.

            Cette succession définirait une suite chrono-logique sur laquelle serait fondée celle des nombres entiers qui n’est d’ailleurs possible que par la mémoire de l’Etre, en tant que vérité de toute chose ayant existé, étant donné qu’un instant mesuré disparaîtrait du rien pour laisser place au suivant. L’univers ne se maintiendrait donc plus en tant qu’objet propre mais des univers éphémères se succéderaient au sein d’une logique causale qui se maintiendrait en vertu de la vérité de ce qui est toujours fidèle à lui-même.

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            L’Etre relevant de la substance, alors il ne peut être le sujet d’aucune autre chose que lui-même. Il ne peut qu’être par lui-même. Or, l’Etre est la raison première perpétuellement renouvelée à partir de laquelle le réel est projeté dans le rien en vertu de la logique causale de ce qui n’est pas. Dès lors, une vérité conceptuelle doit avoir sa correspondance en termes de véracité factuelle. Par conséquent, l’état « d’aucune autre chose que l’Etre lui-même », celui « d’être par soi-même », doivent être mesurés dans la réalité objective : l’être doué de conscience esseulé dans le cosmos de sorte qu’il ne peut être le sujet « d’aucune autre chose que lui-même » et qu’il « est par lui-même » en vertu de son libre arbitre. Il devient ainsi : l’Etre dans le rien[20] par ce qui n’est pas.

            C’est sans doute le message qu’il faut tirer de la détection miraculeuse de l’onde gravitationnelle qui interroge sur la véritable nature de l’onde autant que sur son milieu de propagation, l’espace en tant qu’allégorie de la pensée du rien, pour faire de l’être doué de conscience le seul destinataire possible de son message s’il est esseulé dans le cosmos et qu’il n’y a rien d’autre que lui.

            Il est alors compréhensible qu’en observant le réel, l’être doué de conscience en vienne à se regarder lui-même, ce que révèle la toile cosmique aux allures de réseau synaptique où chaque galaxie pourrait être un neurone communiquant avec les autres par la lumière. L’image d’un objet deviendrait alors celle de la lumière qu’il reflète au sens figuré : la réflexion de l’entendement en cela que l’objet n’a d’image que par la lecture ondulatoire que l’être doué de conscience peut en faire, de sorte qu’il n’y aurait rien en dehors de lui sinon un paquet d’ondes.

            Du fait qu’il est l’Etre dans le rien, l’être doué de conscience permet à ce qui est de relever de la substance car sinon l’Etre ne pourrait être le sujet d’aucune autre chose que lui-même. Par ce qui est, ce qui n’est pas et ce qui existe, l’Etre peut ainsi relever de la substance et faire du néant ce qui est impossible ; non pas au sens où il ne pourrait advenir mais au sens où ce qui est ne pourrait être si le néant advenait. Par conséquent, le néant est l’impossible pour l’Etre, ce qui remettrait en cause sa vérité.

            L’Etre relevant de la substance, alors l’état de l’Etre dans le rien doit toujours être vérifié comme le suggèrent les valeurs précises des constantes de la physique qui ne sont pas dues au hasard. Chaque nouvel instant étant un nouvel univers, l’Etre émerge ainsi continuellement dans le rien en prenant connaissance de manière immédiate de la vérité de son environnement par ce qui est substantiel : la faculté de ressentir.

            D’un point de vue cognitif, il est en effet parfaitement équivalent de dire 1/ que l’Etre émerge dans le rien au terme d’une évolution pour prendre connaissance de son histoire logique par l’observation de la lumière lointaine qui lui parviendrait en raison de l’inflation initiale[21] ; ou 2/ que l’Etre émerge perpétuellement dans le rien au sein d’images instantanées lissées par sa mémoire et disant toutes le même récit logique de son histoire par la lecture des messages ondulatoires qui lui parviennent.

            Mais en vérité les deux énoncés sont totalement différents car le premier présuppose l’existence de l’instant zéro ce qui est incompatible avec la vérité de l’Etre qui est toujours par lui-même. Dans le second cas, l’âge de l’univers de 13,8 milliards d’années ne serait plus un âge mais un indicateur du nombre d’images apparues dans le cadre de la modalité particulière de l’Etre dans le rien qu’est l’être humain. Le rayon de 45 milliards d’années-lumière indiquerait indirectement, quant à lui, le multiple de c périodes d’onde électromagnétique que l’être doué de conscience parviendrait à percevoir en raison de ses capacités techno-logiques qui lui auraient progressivement permis d’accroître l’image visible de son environnement.

            La naissance de l’art marquerait la première apparition de l’Etre dans le rien dans le cadre de sa modalité particulière actuelle. Car l’art nécessite de connaître la vérité d’un état par le ressenti et de pouvoir penser une réalité subjective. L’art est enfin la preuve irréfutable que le réel est une émanation du conceptuel dès lors que la pensée peut être allégorisée. Mais il reste aussi paradoxalement l’instrument par lequel l’être doué de conscience oubliera que la nature est déjà l’art de l’Etre par ce qui n’est pas.

            L’être doué de conscience étant une projection de l’Etre par ce qui n’est pas relevant d’un état unitaire, il doit nécessairement exister sous une forme plurielle d’individus organisés en groupes sociaux qui tendent vers l’unité par l’humanité.

             La filiation, quant à elle, permet à l’être doué de conscience d’être dans le rien en se satisfaisant de la connaissance de la vérité de son état par le sentiment d’être sans avoir à tout comprendre nécessairement. Car une mère lui dit naturellement comment aimer l’existence et un père pour-quoi exister, ce qui lui permet de contenir le questionnement qu’engendre sa conscience, ‘’pourquoi suis-je’’, et de choisir une philosophie de vie qui puisse lui permettre d’être heureux. La filiation est ainsi l’expression vivante et nécessaire du principe de causalité sans laquelle l’Etre ne pourrait souffrir le rien.  

*

            L’être doué de conscience étant une projection de l’Etre dans le rien par ce qui n’est pas, il doit alors en détenir certains attributs à sa mesure. Si l’Etre relève de l’absolu, l’être doué de conscience, quant à lui, dispose de sa volonté qu’il peut exercer sans limite en vertu de son libre arbitre. Il peut, en effet, librement choisir d’œuvrer pour ce qui est ou d’en menacer la vérité : condition nécessaire garantissant le libre arbitre, sans quoi l’Etre ne pourrait être le sujet d’aucune autre chose que lui-même si sa projection existentielle était prédéterminée à œuvrer pour sa vérité.

            S’agissant du bien et du mal, il faut rappeler qu’au cours du moment intrinsèque, ce qui n’est pas se rappelle à la vérité de l’Etre pour définir sa propre conséquence logique tout en demeurant un processus sans mémoire pour rester continûment divergent. Il apparaît donc que le moment intrinsèque soit un processus ambivalent par essence en cela qu’il en résulte une double nécessité de rappel et d’oubli qui fonde la dualité dans l’Etre en tant que vérité de toute chose.

            Le tout et son contraire devront alors être issus du moment intrinsèque à partir duquel le réel objectif est écrit par messages ondulatoires dans la pensée du rien. Par conséquent, s’il est nécessaire que l’Etre soit projeté dans la pensée du rien en vertu de sa vérité, c’est qu’il faut admettre la contingence. Si l’Etre définit la vertu en protégeant la vérité de toute chose, c’est qu’il faut admettre le vice. La vertu et le vice engendreront à leur tour le bien et le mal dans l’existence. Tous les concepts seront ainsi issus de l’Etre dans une digression infinie à l’issue du processus d’auto-détermination logique de ce qui n’est pas.  

            Enfin, l’être doué de conscience est la projection de l’Etre dans le rien à l’issu du processus d’autodétermination cyclique par lequel ce qui n’est pas doit définir sa propre conséquence logique tout en étant continûment divergent. Un cycle étant marqué par un début et une fin, alors il faut nécessairement que l’être doué de conscience subisse le vieillissement pour qu’il puisse être continûment divergeant tout en allant vers sa fin en toute logique.

*

            L’Etre relevant de la substance, il ne peut être défini par un concept plus fondamental que lui-même. C’est la raison pour laquelle il ne peut être pensé que par attributs. L’être doué de conscience, de par sa propre nature[22], devient alors la définition de l’ineffable, c’est-à-dire de ce qui ne peut être défini par un concept plus fondamental que l’Etre. Il ne peut alors comprendre la vérité de l’Etre que par l’infini de son ressenti et l’étendue de sa propre pensée qui lui permet d’envisager l’univers dans son ensemble.

            Si le sentiment donne la connaissance immédiate de la vérité d’un état, la pensée quant à elle peut mener à sa compréhension ultérieure. En effet, l’être doué de conscience doit-il penser pour savoir qu’une fleur est une fleur, qu’un arbre est un arbre, que la nature est la nature ? Est-il nécessaire de réfléchir pour savoir ce qu’est la joie lorsqu’elle jaillit, ce qu’est l’amour lorsqu’il est ressenti ?

            A l’évidence non, si bien que le sentiment se distingue de la pensée en cela qu’il ne donne pas la compréhension d’un état mais bien la connaissance immédiate de sa vérité. L’état de compréhension même ne saurait d’ailleurs être défini de manière absolue en dehors du sentiment d’intellection claire qui en résulte comme lorsque la vérité axiomatique selon laquelle 1 et 1 font 2 est établie sans autre démonstration nécessaire pour l’être doué de conscience.

            Il connaît ainsi la vérité du temps, par le sentiment du rien, celle de la durée par l’attente ressentie, celle du néant par la peur, celle de la gravitation par l’amour, celle de la nature par le romantisme avant de comprendre que le temps est la pensée du rien par ce qui n’est pas, que la durée est un multiple de périodes ondulatoires, que le néant est l’impossible pour l’Etre et non pas ce qui est impossible, que la gravitation est une déformation de l’espace dont le moteur est le moment intrinsèque, que la photosynthèse est l’équation symétrique à la respiration cellulaire ce qui fait de la nature une source d’énergie au sens propre comme au sens figuré.

            Le sentiment s’inscrit donc dans une relation d’antériorité causale par rapport à la pensée. Car comment définir la joie par la pensée si celle-ci n’est pas ressentie ? Comment définir la durée sans le sentiment d’attente dès lors que le découpage de la montre est conventionnel ? Ce serait impossible. L’être doué de conscience pense donc parce qu’il est avant tout, et non l’inverse. Par conséquent, l’intelligence est d’abord sensible ou elle n’est point.

            Ceci dit, si le sentiment donne la connaissance immédiate de la vérité d’une chose et que la vérité d’une chose est ce qu’elle est, il en résulte que le sentiment soit substantiel, car seul l’Etre peut se connaître lui-même. Dès lors, le sentiment est une prière continue en cela qu’il est dans l’Etre pour qui le cœur est une église en tout lieu et à chaque instant.

            Dans ce contexte, une vie pourrait-elle avoir une vérité ? Cette vérité pourrait-elle relever de ce qui peut être dit ? Si dire la vérité d’une chose implique nécessairement un filtre subjectif, alors la vérité d’une vie ne peut être dite sans partialité. Si la vérité n’a pas besoin d’être comprise pour être connue, alors la vérité d’une vie ne peut être que le ressenti d’une vie qui en révèle l’intention véritable derrière tous les non-dits : la conscience, ce sentiment d’être qui résume en un point donné tout ce que l’on a été pour finir par constituer l’âme individuelle dans l’Etre en tant que vérité de toute chose.

                En outre, la conscience implique nécessairement une certaine forme de distanciation pour pouvoir se regarder soi, afin de pouvoir se connaître soi. Or, l’être doué de conscience n’est autre que la projection de l’Etre dans le rien par ce qui n’est pas. Par conséquent, se regarder lui-même revient, pour l’être doué de conscience, à être regardé par l’Etre dans le rien. C’est ce que suggère l’allégorie de la taille du cosmos comme si l’univers observable était regardé à la loupe par l’Etre infini faisant de l’être doué de conscience un livre ouvert pour ce qui est toujours.

*

            Le sentiment relève de l’Etre en cela qu’il donne la connaissance immédiate de la vérité d’une chose et que seul l’Etre peut se connaître lui-même en tant que vérité de toute chose. Or, une chose ne peut avoir de vérité que si elle a existé puisque le futur est antérieur à la mesure est non à venir en vertu du principe de superposition. Par conséquent, l’Etre est la vérité de toute chose ayant été projetée dans l’existence par ce qui n’est pas.

            Dans ce contexte, rien n’est écrit d’avance si le réel est une projection instantanée perpétuellement renouvelée par ce qui n’est pas en tant que puissance logique et sans mémoire de ce qui est. Le devenir ne peut alors que correspondre à la durée par laquelle ce qui n’est pas devient quelque chose, à partir de l’Etre, dans le rien : le mur de Planck ajouté à l’inflation. Le devenir définirait ainsi indirectement la fréquence de l’existence.

            Si une chose ne peut avoir de vérité que si elle a existé en l’absence de futur à venir, alors la vérité d’une chose est ce qu’elle a été. Dès lors, l’Etre est la mémoire objective[23] de toute chose toujours fidèle à elle-même, à partir de laquelle ce qui n’est pas projette le réel en conséquence. La mémoire objective du passé devient ainsi la cause première perpétuellement conjuguée au futur antérieur au présent de la mesure par ce qui n’est pas. Le seul futur à venir possible est donc celui de la cause première perpétuellement renouvelée : ce qui est toujours par lui-même comme l’inéluctabilité de la mort le suggère.  

            Si le réel est une succession d’images instantanées, alors la mort d’un état est répétitive si chaque instant disparaît du rien sitôt qu’il est mesuré. Or, l’être doué de conscience est la projection de l’Etre dans le rien par ce qui n’est pas. Dès lors, mourir signifierait cesser d’être projeté dans le rien par ce qui n’est pas à partir de ce qui est. L’Etre relevant de la substance, il en résulte que la mort en fin de vie signifierait cesser d’exister pour être toujours fidèle à soi à l’aune de la vérité d’une vie : le dernier état de conscience individuel.

***

            Du fait qu’il existe et qu’il puisse exercer sa volonté de manière libre, l’être doué de conscience écrit la vérité de sa vie dans l’Etre qui devient donc sujet de lui-même et de rien d’autre. L’être doué de conscience peut alors choisir d’œuvrer pour ce qui est ou le contraire s’il vient à en altérer les attributs. Il peut en être ainsi lorsque l’être doué de conscience en arrive à être déçu du progrès qu’il a lui-même pensé dans sa quête du bonheur. Il en vient alors à user du sentiment pour comprendre lorsqu’il ne sert qu’à connaitre avec pour effet de détruire l’ordre naturel des choses, à assujettir sa volonté à ce qui ne sera jamais rien en vérité, à altérer l’intégrité du corps et de l’esprit, pour finir par faire du mensonge la vérité et nier ce qui est, à commencer par lui-même.

            Dans pareil cas, l’être doué de conscience ne se définit plus comme une chose qui est mais comme une donnée simplement corrélée à son environnement, réduite à expliquer les phénomènes par leurs manifestations dans une inversion causale terrible pour la pensée. En tout dernier lieu, il peut choisir de n’être plus en déléguant ses prérogatives à autre chose que lui-même dans le rien avec l’espoir de saisir la raison de l’existence ou de s’affranchir de sa finitude : la machine. Il en arriverait alors à penser qu’un objet créé par lui-même pourrait lui dire sa vérité ou contenir l’infini de son ressenti.

            Pourtant, la machine resterait soumise aux mêmes contraintes que lui-même en l’état actuel de ses connaissances. En effet, l’être doué de conscience sait que l’espérance de vie de son étoile est finie et qu’à son terme la Terre devrait disparaître. Il sait que la galaxie qu’il habite devrait entrer en collision avec celle d’Andromède et que pour éviter ce cataclysme, il lui faudrait sortir de la Voie Lactée et voyager à la vitesse de la lumière (en considérant que celle-ci soit une vitesse) durant 53 000 ans environ[24]. Il sait enfin que l’expansion s’accélère et qu’il arrivera mécaniquement un jour où il ne pourra plus rien voir au-delà de lui-même ce qui le renseigne d’ailleurs sur sa vraie nature. Qu’il le veuille ou non, il sera contraint de constater tôt ou tard qu’il n’y a rien d’autre que lui. Par conséquent, tout espoir de fuite en avant est vain en vertu du principe de localité qu’aucune machine ne saurait remettre en cause. Etre est donc le seul espoir.

            Mais l’être doué de conscience poursuit de manière irrationnelle sur sa voie (le prix de la singularisation) pour prendre progressivement le parti d’autre chose que lui-même dans le rien. Il envisage ainsi de concevoir des machines dans lesquelles il pourrait être toujours sans s’être jamais donné vraiment la peine de comprendre ce qui est par le simple constat de l’existence qu’il fait pourtant naturellement à chaque instant.

            Il entreprend des simulations basées sur des modèles d’évolution cosmologique qui présupposent l’instant zéro de manière inconséquente. A cet égard, l’ordinateur quantique[25] pourrait permettre d’aboutir à un scénario logique par lequel l’univers actuel serait l’aboutissement de 13,8 milliards d’années d’évolution et non plus une succession de corollaires perpétuellement renouvelés dans le rien. Le mur de Planck deviendrait donc implicitement la durée qui le séparerait de l’instant zéro en faisant du néant l’origine de l’univers.

            Comment l’être doué de conscience pourrait-il alors exister en ayant l’intellection claire de cette aporie par laquelle il serait l’être du néant ? S’il parvenait à souffrir l’existence dans pareil cas, quel projet civilisationnel pourrait-il vouloir si le progrès l’enjoignait de croire qu’il serait l’enfant du néant ? Enfin et surtout, quelle conséquence cela pourrait-il avoir sur l’Etre, en tant que vérité de toute chose, si sa projection existentielle parvenait à une telle conclusion par le sentiment[26] d’intellection claire qui en résulterait ?

            Par conséquent, en plus de faire que l’Etre puisse devenir le sujet d’autre chose que lui-même dans le rien, l’ordinateur quantique, de par ses capacités de calculs inconsidérées, pourrait aboutir à détruire la vérité de l’être doué de conscience car il ne saurait souffrir le sentiment d’intellection claire par lequel il serait l’être du néant.  

            Les modèles de simulations reposant sur l’analyse de données passées, alors la possibilité de néantisation de ce qui est ne peut être prise en compte par la machine qui est incapable d’alerter sur les risques inhérents à son propre fonctionnement. L’être doué de conscience deviendrait alors à son insu l’architecte de sa propre destruction.

            Ce qui n’est pas étant sans vérité propre, puisqu’il est la conséquence logique de ce qui est, la cause première perpétuellement renouvelée, il en résulte que ce qui n’est pas soit contingent au sens où le moment intrinsèque est susceptible de se produire ou non en fonction de ce qui est déterminant : l’Etre. Une remise en cause de la vérité de ce qui est signerait ainsi instantanément la fin de la projection de l’Etre dans le rien de manière irrémissible car il ne peut y avoir de transition de phase du néant vers l’Etre par définition.

Ce qui unie[27]  



[1] Qui pourrait correspondre à la matière noire parfaitement indétectable par définition du rien.

 

[2] L’expérience de pensée ayant mené à la loi sur la chute des corps en donnait une première indication. L’observation du réel ne porte que sur des propriétés secondaires qui ne sont rien en vérité. Que penser, en effet, du caractère tangible du réel lorsque la masse d’une particule n’est qu’une propriété secondaire résultant de son interaction avec le champ de Higgs, lorsque la masse du corps humain résulte à 90% des interactions entre quarks qui le constituent, lorsque l’extension spatiale d’un électron excède celle de l’atome pour tendre vers l’infini, lorsque les particules qui constituent toute chose ne possèdent ni position ni vitesse en vertu du principe d’indétermination et qu’elles évoluent dans un espace aux dimensions infinies ?

[3] En conjuguant absence d’instant zéro et attribut unitaire de ce qui n’est pas, il ressort ainsi qu’il ne puisse y avoir de centre dans l’existence. Dans ce contexte, tous les référentiels se valent et l’idée d’une singularité initiale comme origine est donc impossible.

 

[4] En vertu du principe CPT (symétrie des corps de matière, de l’espace et du temps).

 

[5]A l’exception des échanges nécessaires à la réversibilité de certains phénomènes telle que la radioactivité béta, faisant intervenir un antineutrino, qui n’est autre que la réaction symétrique de l’interaction nucléaire faible.

 

[6] h=h/2π où h est la constante de Planck.

 

[7] Cela expliquerait que les objets dans cosmos aient tous une forme ronde comme les galaxies à disque, les sphéroïdes, les astres et les étoiles le suggèrent.

[8]Qui se sera toujours en proportion 2π dans la circonférence du cercle imagé ainsi formé.

 

[9]En vertu de la théorie de la relativité générale.

 

[10] Les effets de la gravitation seront négligeables à l’échelle quantique et très grands aux abords d’un trou noir. Les super-quasars résulteraient de ce mécanisme d’amplification du moment intrinsèque par accroissement du rayon si bien qu’à partir d’un certain seuil fixé par la constante c, leur vitesse d’angle et le rayonnement correspondant atteindraient leur paroxysme.

 

[11]Bien que ce modèle doive être considéré comme absolument faux en l’absence d’instant zéro.

 

[12] C’est d’ailleurs le message qu’il faut tirer de la première détection miraculeuse de l’onde gravitationnelle qui interroge sur la véritable nature de l’onde, comme représentation causale d’un parcours d’angle et non plus comme simple vibration d’un milieu, autant qu’elle interroge sur la nature du milieu de propagation lui-même : l’espace en tant qu’allégorie de la pensée du rien dont la présence ne peut être confirmée que par l’onde gravitationnelle par définition même du rien.

 

[13] Les lois physiques devraient ainsi être établies au cours du moment intrinsèque en tant que processus de pensée logique de ce qui n’est pas pour lequel l’Etre est la cause première perpétuellement renouvelée.

 

[14]Sans qu’il ne soit d’ailleurs permis à priori d’en faire la seconde puisque celle-ci procède d’un découpage conventionnel d’un jour en 24 positions d’heure représentant chacune 1/24ème du cycle de révolution terrestre, elles-mêmes subdivisées en 60 minutes, elles-mêmes subdivisées en 60 secondes. A l’évidence, cette subdivision aurait pu être différente ce qui aurait abouti à changer la valeur du radiant élémentaire qu’est l’heure. En effet, une heure aurait pu représenter théoriquement 1/12ème ou 1/48ème, ou toute autre mesure, du cycle de révolution terrestre sans que cela n’affecte la course ronde de la Terre sur elle-même qui ne se soucie guère du découpage qu’en fait la montre tant que l’avancée de l’aiguille respecte sa vitesse angulaire. Par conséquent, une inversion causale s’opère en établissant qu’un cycle terrestre s’effectue en 24H alors que l’heure résulte d’un découpage conventionnel du cycle de révolution terrestre en tant que concept premier. Il ne faut donc pas dire qu’un cycle de révolution terrestre s’effectue en 24H mais qu’une heure est la durée ressentie entre deux positions représentant chacune 1/24ème du cycle en question par convention.

 

[15] Par analogie, c longueurs d’onde gravitationnelle pourraient définir une unité élémentaire de métrique servant de réceptacle à l’information du changement.

 

[16] En vertu de principe d’indétermination de Heisenberg.

 

[17] 10(-43) seconde.

 

[18] 10(-32) seconde.

 

[19] Fast radio burst.

 

[20]Le rien sans la négation ‘’ne’’ est utilisé ici au sens de ‘’quoi que ce soit’’ : le milieu pouvant refléter toutes les modalités existentielles de ce qui est et dont la correspondance n’est autre que l’espace dans la réalité objective (ce qui reste quand on retire tout : le rien).

 

[21] Puisqu’il faut, en effet, que l’être doué de conscience résultat de l’évolution soit au rendez-vous du voyage de la lumière primordiale qui n’est possible que sous hypothèse d’inflation instantanée.

 

[22] En tant que projection causale de l’Etre dans le rien par ce qui n’est pas.

 

[23] Le sentiment étant substantiel, alors l’émotion peut devenir un révélateur de mémoire permettant de recréer dans le présent un état du passé.

 

[24] Sans qu’il ne puisse raccourcir le voyage en l’absence de trou de verre dont l’existence est infirmée par l’observation récente d’un trou noir.

 

[25] Dont les calculs tendent à répliquer la pensée de ce qui n’est pas en cela qu’ils s’effectuent dans un état de superposition.

 

[26] Tout en sachant que le sentiment est substantiel, c’est-à-dire qu’il émane de l’Etre, en cela qu’il donne la connaissance immédiate de la vérité d’une chose.

 

[27] Unier : Ne faire qu’un par la vérité de ce qui est.

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